L’exposition Parenthèse 1 : prototypes est la première étape d’une série d’exposition qui s’étaleront sur toute l’année prochaine, préfigurant la prochaine biennale Siana 2015. Elle est présentée dans les locaux de l’Institut de la Vie Numérique à Evry. Il s’agit d’une friche en cours de réhabilitation. Certains bureaux et salles de réunion seront occupés par des start-ups, associations culturelles dédiée au loisir numérique. Ces espaces inoccupés seront investis par l’exposition, préfigurant une programmation artistique régulière dans ce lieu (dont le projet de développement inclut des résidences d’artistes).
L’exposition de novembre confrontera le regard des artistes à celui d’industriels sur les questions de la robotique, intelligence artificielle, les interfaces homme/machine et les processus de création d’une œuvre ou d’un objet. Tel les premières esquisses ou dessin d’un projet, Parenthèse 1 ne s’intéressera pas à l’objet fini, sinon à tout le processus de création qui le précède: prototypes, maquettes, voire détournement d’objets pour en faire des outils de création. L’exposition s’amuse avec le spectateur à tester, bidouiller, faire et défaire pour construire sa pensée, son projet, ou son œuvre.
Parenthèse 1: prototypes s’inscrit dans le cadre du festival départemental la Science de l’Art, qui se déroulera dans une vingtaine de communes de l’Essonne en novembre 2013. Pendant un mois, une vingtaine d’œuvres d’art contemporain réalisées par des artistes et des scientifiques, dans lieux différents se donnent à voir. Au cœur de l’exposition ? Une réflexion croisée autour du mouvement. C’est là que la thématique de la robotique prend tout son sens, elle répond voire complète les propositions artistiques et scientifiques des autres villes d’Essonne.

Les installations

Galerie des prototypes : robots du site Pelvoux de l’Université d’Evry
Un robot qui dessine seul, entièrement automatisé et indépendant, qui répond sans questionner aux ordres donnés par son créateur: un rêve humain aujourd’hui accessible, tangible grâce à l’avènement de robots plus performants les uns que les autres. Robots chirurgiens, androïdes danseurs, machines de surveillance bienveillantes: les robots soulagent et aident l’humain dans ses tâches quotidiennes mais ils nous font également fantasmer et stimulent notre imaginaire: sont-ils capables d’analyse et d’émotions ?
L’exposition ouvre alors une boîte de pandore de véritables rêves artificiels…Cette galerie des prototypes, proposée par l’UFR Sciences et Techniques de l’Université d’Evry nous propose une rencontre exceptionnelle avec ces robots qui ont déjà envahi notre quotidien.
La galerie présentera également le travail de recherche de Guillaume Hutzler qui proposera aux visiteurs de venir tester un dispositif interactif innovant, qui détecte leur présence, leur position et leurs déplacements, et les invite à participer, de manière collective et coopérative, à différentes expériences interactives.
Guillaume Hutzler est Enseignant-chercheur en informatique à l’Université d’Evry et délégué à la culture numérique. Il est également membre de l’équipe COSMO (COmmunication, Spécifications et MOdèles) du laboratoire IBISC (Informatique, Biologie Intégrative et Systèmes Complexes). Ses recherches portent sur une approche artistique et multi-agent des interfaces homme/systèmes complexes.
Domestikaction
Graffiti Research Lab France
Le Graffiti Research Lab France est invité dans le cadre de l’exposition de Siana à élaborer des outils innovants, autour de la robotique et de l’interaction homme/machine. Ils comptent investir l’espace des anciens locaux de l’école pour y proposer des détournements d’objets (robots du quotidien) et en faire des instruments de graffiti. Une occasion unique de jouer avec l’identité de ces automates, jouets mécaniques, aspirateurs, prothèses et autres robots articulés qui quittent nos foyers et nos laboratoires pour occuper l’espace et devenir de véritables outils de création graphique.
Fondé en avril 2011, le GRL France (branche française du célèbre Graffiti Research Lab) est un collectif d’artistes, designers, graphistes, graffeurs, techniciens et théoriciens ayant pour mission de créer des outils open source venant étendre ou documenter la pratique du graffiti et du hacking urbain.

Le G.R.L. France, un des plus dynamiques au monde, s’est engagé à ne pas reprendre les projets ayant fait la gloire du G.R.L. (LaserTag, Led Throwies) pour privilégier la réalisation de nouveaux projets.
Allo.3
Michel Bertier
Paysage sonore pour téléphones mobiles reconditionnés
Suspendus ou collés au plafond ces objets communiquants obsolètes vont revivre de manière autonome le temps de l’événement. Il s’agit de redonner du sens à ce « doudou social » de l’époque détrônée en permanence par une technologie toujours plus créatrice de besoins .La plupart de ces téléphones n’étaient pas dotés des possibilités multimédias actuelles, seul le son prévalait de par sa fonction. Mon propos a été de leur donner une nouvelle vie par le sonore, de travailler des sonorités inouïes, abstraites adaptées aux caractéristiques techniques de ces appareils et de programmer des sonneries pour un environnement musical aléatoire ; bref fabriquer une rencontre innovante de plusieurs mobiles associés en contrepoint comme les instruments d’un orchestre imaginaire.
Michel Bertier est Concepteur sonore, il crée dans son studio des musiques et décors sonores pour le théâtre, la danse, la radio et la télévision et privilégie maintenant le travail en direct au cirque et en slam. Il est également le Directeur artistique de La Compagnie du Son, pour laquelle il a créé plusieurs environnements sonores et visuels qui mettent en scène le son, la lumière, et l’architecture. Chargé de l’enseignement de la musique électroacoustique au département musique de l’Université d’Evry (91), tuteur de projets culturels à L’IUP JASAC, il a créé l’atelier de musique électronique dans le cadre des pratiques artistiques générales.
Bibliothèque d’images de Babel
Tomek Jarolim
Création in-situ
L’artiste créera spécialement pour l’exposition une installation s’inspirant de l’œuvre de l’écrivain Jorge Luis Borges, la Bibliothèque de Babel, une bibliothèque universelle dans laquelle est rangé un nombre incalculable de livres. S’inscrivant pleinement dans la thématique de notre manifestation (le prototype), Tomek Jarolim nous proposera de découvrir les premières ébauches et esquisses de son projet, en comparant les possibilités des machines à celles de l’homme. Ce projet se déclinera sur plusieurs temps et le public pourra alors suivre les différentes étapes de création de cette œuvre en mars et novembre 2014.
Diplômé de l’IUT en Génie Informatique et de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, Tomek Jarolim est artiste plasticien et designer d’interaction. Ses installations interrogent tant le statut du regardeur que le regardable lui-même, à travers une recherche sur la lumière numérique et la couleur du pixel.  Son exploration se poursuit durant ses diverses résidences : lumière interactive dans le cadre du programme de recherche Diip d’EnsadLab, lumière des étoiles à l’Observatoire de Haute Provence/CNRS, et lumières numériques, traditionnelles ou théâtrales au Théâtre de l’Agora – Scène Nationale d’Evry et de l’Essonne.