©Zoé Thiburs

Pour cette année 2024, SIANA accueille en résidence l’artiste Marylou, projet lauréat de la bourse FoRTE de la région Ile de France.

Marylou est une artiste sonore, électronique et hackeuse française basée à Paris. Sa recherche confronte nos modes de perception à la grande perte des interactions sensibles de la nature, conséquence actuelle de la disparition exponentielle de la biodiversité. Elle trouve dans le médium électronique un pouvoir envoûtant, qui stimule chacun de nos sens de manière exacerbée et nous guide à travers des immersions poétiques et des interactions plus fines. Utilisant la technologie comme principal intermédiaire au service de l’étude de la biodiversité, son travail vise à mettre en évidence les similitudes entre ces écosystèmes brisés et les interfaces électroniques, en permettant de reconstruire et réactiver artificiellement les réseaux d’une nature qui s’éteint.

Depuis plus de trente ans, la biodiversité de nos campagnes européennes s’appauvrit de façon alarmante, formant un vide sensoriel exponentiel. Face aux conséquences désastreuses pour l’humanité qu’engendrerait la grande disparition des espèces, l’espoir réside t-il dans la technologie notamment l’électronique? Il peut être paradoxal de considérer les outils technologiques, à la source de la destruction du vivant, comme des solutions pour réinventer notre lien avec la nature. Pourtant, elles peuvent être utilisées de manière transformatives face aux même systèmes d’oppression qui la valorisent. La résidence artistique de Marylou explorera ce besoin profond d’un nouveau récit techno-naturel: une expérimentation subversive du médium technologique qui ne soit pas oppressante ou discriminante pour la nature, et qui étudie ses systèmes tels que les chaines inséparables.

 

Le projet de cette résidence de recherche aux côtés de SIANA se déroulera autour de trois en grandes actions :

  • Des rencontres et collaborations avec des ornithologues, des structures, des scientifiques spécialisé.e.s dans l’étude de la biodiversité régionale et des chercheurs spécialisé.e.s dans le son et étude sur le territoire des espèces chanteuses subissant un fort déclin à cause de la pollution sonore générée par l’homme, ainsi qu’une collecte des données et motifs sonores.
  • En lien avec les partenaires du territoire, SIANA proposera des « espaces-ateliers » afin que l’Artiste-Auteure puisse mener certains aspects de sa recherche, tels que : recherches éditoriales autour de fanzines et recherches scénographique et travail sonore autour de ses performances.
  • Formalisation d’une série d’installations immersives, d’ateliers pédagogiques, de performances et d’un album autour des chants d’oiseaux à partir des résultats de la recherche plastique, et diffusion de ces réalisations en Essonne et en Île-de-France, auprès d’un public concrètement concerné par la perte de cette biodiversité particulière, et notamment à l’occasion de l’évènement de restitution organisé par la Région Ile-de-France (« Les 24 heures de la création » – dispositif FoRTE) et plus particulièrement à l’occasion de la Biennale SIANA 2025 (présentation de l’installation finale).
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